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Un film de Kôji Fukada

Avec Bryerly Long, Geminoid F, Hirofumi Arai, etc. 

Ressortie le 21 juillet – 1h52 – Japon 

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Dans un avenir proche, le Japon est victime d’attaques terroristes sur ses centrales nucléaires. Irradié, le pays est peu à peu évacué vers les états voisins. Tania, atteinte d’une longue maladie et originaire d’Afrique du Sud, attend son ordre d’évacuation dans une petite maison perdue dans les montagnes. Elle est veillée par Leona, son androïde de première génération que lui a offert son père. Toutes deux deviennent les dernières témoins d’un Japon qui s’éteint à petit feu et se vide par ordre de priorité, parfois selon des critères discriminatoires. Mais doucement, l’effroi cède la place à la poésie et la beauté.

C’est historique : Sayonara est le premier film où une actrice humaine partage l’écran avec un androïde ! On ne parle pas là d’un robot aux apparences humaines interprété par un acteur, ni d’effets visuels créant l’illusion d’un automate à l’image. Non, cette fois-ci, le seuil de la vraisemblance est franchi puisque le rôle de Leona est tenu par un androïde bel et bien réel, du nom de « Geminoïd F »… tout juste programmé pour jouer dans le film ! Il ne s’agit pas non plus là d’un simple artifice car ce dispositif matérialise un avenir à peine anticipé où les robots domestiques feront partie du quotidien de nos sociétés les plus évoluées. C’est pour cela que, même s’il se situe dans un avenir indéterminé, Sayonara ne ressemble en rien aux films d’anticipation traditionnels : ici, le fantasme du futur se confond avec sa présence concrète à l’écran. Dès lors, la science-fiction quasi réaliste de Kôji Fukada s’éloigne du registre de la fantaisie pour se déployer sur un mode intimiste et songeur. L’univers apocalyptique est bien là, mais il prend la forme d’une lente errance paysagère. La tragédie a beau être inéluctable, elle progresse avec une étonnante douceur. Sayonara est certainement moins un film sur demain que sur une humanité en train d’engendrer son propre déclin, évoquant avec une infinie poésie ce qui en a été l’essence même.