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les bonnes étoiles_affiche

Un film de Hirokazu Kore-eda

Avec Song Kang-Ho, Dong-won Gang, Shosei Uno, Doona Bae, etc.

Le 7 décembre au cinéma

Drame | Corée | 2h09

Par une nuit pluvieuse, une jeune femme abandonne son bébé. Il est récupéré illégalement par deux hommes, bien décidés à lui trouver une nouvelle famille. Lors d’un périple insolite et inattendu à travers le pays, le destin de ceux qui rencontreront cet enfant sera profondément changé.

Les Bonnes étoiles est déjà le 15ème long-métrage de Hirokazu Kore-eda, sans doute le cinéaste japonais contemporain le plus connu dans le monde, régulièrement primé dans les festivals internationaux et aimé des cinéphiles, qui voient en lui un continuateur de l’esprit du grand Yasujiro Ozu. Son œuvre de fiction s’est nourrie de son travail antérieur de documentariste à la télévision, où il a notamment appris à mettre sa caméra à bonne distance, d’où peut-être cette attitude toujours bienveillante envers ses personnages, même ceux dont la probité n’est pas la qualité première.

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Avec Les Bonnes étoiles, Hirokazu Kore-eda renoue avec les histoires de famille qu’il affectionne tant, surtout si elles se construisent hors des liens de sang. Le contexte coréen, avec ses « boîtes à bébé » destinées aux jeunes mères qui font le choix d’abandonner leur enfant peu après la naissance (un pasteur coréen est à l’origine de cette idée pour éviter que les nourrissons soient laissés en pleine rue), offre au cinéaste japonais une variation sur un thème voisin de ses films précédents, à l’exception de son saut de côté français (dans La Vérité). Les protagonistes du film ne sont pas d’une moralité parfaite, loin s’en faut, notamment deux escrocs au petit pied, mais Kore-eda nous attache à leurs (més)aventures avec un tel élan qu’il est impossible d’avoir un tout autre sentiment que de la sympathie à leur égard, avec une indulgence naturelle pour leurs failles et défauts.

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Dans Les Bonnes étoiles, il est tout de même question d’un homicide et de trafic d’être humain, mais qu’à cela ne tienne, le regard du réalisateur reste tendre, avec une certaine légèreté pour atténuer les contours dramatiques de son sujet et l’apport d’une sous-intrigue savoureuse, avec une policière obsessionnelle. « Merci d’être né » s’exclame l’héroïne du film dans la direction de ceux qui l’accompagnent, dans ce road-trip funambule en van, où le parcours de vie cabossé de chacun des protagonistes se dévoile au fur à mesure. Comme souvent chez le réalisateur, le mélodrame est plus que frôlé mais l’humour et la tendresse du film ainsi que la sollicitude accordée aux différents personnages, au-delà de tout jugement moral, sont source d’apaisement et de bonheur, aussi éphémères soient-ils. Branché sur des ondes positives, Les bonnes étoiles s’appuie aussi sur la qualité d’une troupe de comédiens exceptionnels, au sein de laquelle le grand Song Kang-ho (Memories of Murder, Parasite …), impose son charisme tranquille, qui lui a valu un prix d’interprétation masculine au Festival de Cannes, mille fois mérité.

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D’une certaine façon, et bien que tourné dans une langue qui lui est étrangère, Les Bonnes étoiles pourrait bien représenter une synthèse parfaite des qualités des films de Hirokazu Kore-eda, avec la délicatesse, la compréhension et la clémence au premier plan, dans un équilibre subtil entre drame, comédie et suspense.

A.S