Skip to main content

Connu à travers le monde pour ses ruelles serpentines, ses hôtels particuliers, ses bars gay ouverts de jour comme de nuit et sa communauté juive, le Marais est également un insoupçonnable point de repère pour les plus fins amateurs de culture japonaise. En effet, nichées au cœur du 4ème arrondissement de Paris se cachent d’authentiques perles qui nous rapprochent un peu plus du Soleil Levant. Qu’il s’agisse de restaurants, de librairies, de boutiques de tissus ou d’objets d’artisanat, c’est le Japon au coin de la rue. À l’occasion de l’ouverte d’OGATA, le nouveau haut lieu de la gastronomie japonaise, voici une balade à emprunter lors de votre prochain passage à Paris.

 

Une fois n’est pas coutume, exit les falafels, les boutiques branchées et les musées, cette fois-ci on part au Japon… en passant par le Marais.

Car depuis quelques jour, le tout-Paris ne parle que d’un nouveau lieu – plus qu’un lieu, un espace. 800 m2 de finesse sur plusieurs niveaux, à l’enseigne de la gastronomie, de la cérémonie du thé, de l’artisanat et de l’art nippons. C’est OGATA, le nouveau temple du chef Shinichiro Ogata. Chef et designer adulé au Japon, après des années de recherches immobilières et deux ans de travaux, il nous ouvre enfin les portes de son univers, un univers aux multiples facettes, implanté désormais sur les quatre étages d’un hôtel particulier comme vous n’en aurez jamais vus. OGATA ressemble plus à une idée, à un raisonnement articulé et abouti, ou encore à un organisme vivant doté d’une structure complexe et solide, qu’à un lieu. Shinichiro Ogata en a imaginé chaque recoin, chaque texture, chaque point de lumière. Inspiré du yin et du yang, l’architecture du restaurant gastronomique, à l’étage, puise ses nuances chaudes à la lumière dorée du soleil, alors que la maison de thé, au sous-sol est illuminée par des puits de lumière aux teintes vespérales qui donne à la pièce une légèreté lunaire. Au rez-de-chaussée, un atelier d’objets artisanaux et une boutique de thé et de pâtisseries fines permettront d’embarquer un fragment d’OGATA. Plus haut, un bar dont la carte des cocktails s’inspire des quatre saisons nippones et des cinq saveurs primaires. Au dessus de tout, entre la voûte vitrée des années 1960, la pierre brutes des murs et les escaliers suspendus, un restaurant gastronomique où le chef et ses deux assistants régalent le palais et l’esprit des quelques dizaines de convives. À la fois monumental et recueilli, fin jusqu’à l’extrême et naturellement brut, OGATA est comme le Louvre : il faudrait plusieurs vies pour en profiter pleinement. Pour réserver une table et déguster les délices au menu il faudra s’armer d’un peu de patience et attendre un petit mois : c’est beaucoup, mais toujours moins que pour le diagnostic d’une maladie rare – et l’issue est assurément meilleure.

 

 

Hanabi était parti il y a quelque mois à la découverte de Kinuko Asano, la maîtresse des lieux. Le moment est venu de découvrir &co119, sa librairie / galerie nichée au fond d’une cour calme rue Vieille du Temple. Quand dehors grouillent les touristes et les acheteurs, il n’y a pas meilleur endroit pour débrancher et  venir découvrir des artistes japonais méconnus. Aux murs ou sur les étagères, un choix impressionnant de tirages et d’œuvres monographiques consacrées à la photographie nippone et internationale. Des expos, des vernissages et des rencontres scandent le rythme doux de cet endroit précieux.

&co119, 119 rue Vieille du Temple, 75003 Paris.

 

 

Ouverte depuis près d’une décennie, la boutique de Mme Jhin a quitté il y a trois ans le quartier de l’Odéon pour s’implanter dans le Marais. Première importatrice de tissus japonais de la ville, sa boutique/atelier est une caverne d’Ali Baba de rouleaux et coupons de soie et de coton bariolés. Anciens ou modernes, ces tissus provenant tous de la région d’Osaka font le bonheur des créateurs et des apprentis couturiers. « J’observe l’arrivée d’une nouvelle clientèle », dit-elle, « Les trente-quarantenaires dont les mères ont fait mai 68 et à qui on n’a pas appris à coudre. Eux, veulent apprendre seuls un savoir qui ne leur a pas pu être transmis. » La génération DIY cherche donc ses repères à sa façon, en s’inventant des racines. Des racines bien plantées chez Mme Jhin.

Jhin, 15 rue Ferdinand Duval, 75004 Paris.

 

 

Il était une fois un papetier, M.  Kazuhiko Takaghi. Artisan doué et reconnu au Japon, il commence à collaborer avec de grandes marques internationales. Désireux de transmettre le savoir-faire nippon dans les plus diverses branches de l’artisanat, il crée d’abord une marque, Mark’s, qu’il développe ensuite en plus de 20 enseignes au Japon et 6000 points de vente à travers le monde. La boutique parisienne, la seule en France, est un antre au design à la fois épuré et audacieux qui propose des produits 100% japonais. De la papeterie aux alcools forts, de la vaisselle aux montres, des objets design à la coutellerie, en passant par les livres et la mode. Un tour du Japon par ses objets contemporains.

Mark’s Style Tokyo, 6 rue du Trésor, 74004 Paris.

 

 

Pour les gourmands et les fins palais, le moment est venu d’une étape aussi obligée que surprenante chez Les Trois Chocolats, petit royaume de Sano Emiko. Fille et petite-fille de chocolatier, Emiko a repris le flambeau familial et exporté sa créativité au cœur de la capitale française. Chaque jour, plus d’une trentaine de parfums différents de chocolat (parmi lesquels de véritables petites bombes de goût au wasabi, à la sauce soja, au miso, au matcha et au yuzu…) et les pâtisseries fusion à mi-chemin entre la France et le Japon de Kimura Sho. Oubliez le chocolat suisse ! Oubliez le chocolat belge ! Dorénavant, vous ne jurerez plus que par le chocolat nippon.

Les Trois Chocolats, 45 Rue Saint-Paul, 75004 Paris.

 

 

Première véritable boutique japonaise de la Ville Lumière, Kimonoya est une pierre milliaire de la culture japonaise à Paris. Fondé à deux pas de la Seine par le couple franco-japonais Kojima-Ménager en 1981, l’établissement se spécialise d’abord dans l’importation et la vente de kimonos – et un kimono, ce n’est pas un vêtement, c’est une chorégraphie de vêtements. Avec le temps, s’ajoutent d’autres objets d’artisanat typiquement nippons : la vaisselle, les pinceaux pour la calligraphie, les peignes, les thés, la décoration intérieure. Près de quarante ans plus tard, la boutique garde son aura précieuse d’affaire familiale, avec une clientèle fidèle et des gérants passionnés et si savants.

Kimonoya11 Rue du Pont Louis-Philippe, 75004 Paris.

 

 

Vous êtes en liste d’attente pour un déjeuner chez Ogata mais frémissez d’envie de manger un bout au Japon d’ici là ? Autre salle, autre ambiance : offrez-vous une crêpe en pur esprit kawaii chez Princess Crêpe. Du rose dans toutes ses nuances, de la « mignonicité » en-veux-tu-en-voilà, de la j-pop en fond sonore et des crêpes à faire pâlir tout partisan de la cause gastronomique bretonne. Petite gym de la déculpabilisation à faire au préalable, parce que chez Princess Crêpe, enseigne établie dans le Marais depuis neuf ans, c’est la crêpe sucrée qui l’emporte, même à midi : alors pourquoi demander un topping quand on peut en avoir trois douzaines ?

Princess Crêpe, 3 Rue des Écouffes, 75004 Paris.

(edg)