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Kiyoshi Kurosawa n\u2019en a d\u00e9cid\u00e9ment pas fini avec les forces myst\u00e9rieuses. Dans Vers l\u2019autre rive (2015), un fant\u00f4me est encore parmi les hommes ; au c\u0153ur de Real (2014), une jeune femme flotte entre le coma et le r\u00e9el ; dans Shokuzai (2012), chaque personnage porte le poids \u00e9ternel d\u2019une disparition ; et \u00e0 l\u2019\u00e9poque de Ka\u00efro (2001), un virus fantomatique contaminait l\u2019humanit\u00e9 via des sites internet. Dans ce m\u00eame jeu de miroir d\u00e9formant et d\u2019\u00e9motions parall\u00e8les, on retrouve Avant que nous disparaissions (sorti en mars dernier), inspir\u00e9 de la pi\u00e8ce de th\u00e9\u00e2tre de Tomohiro Maekawa, qui lui sert une nouvelle fois de point de d\u00e9part pour Invasion. Le principe est le m\u00eame : des forces myst\u00e9rieuses infiltrent le monde des hommes pour \u00e9tudier leurs m\u0153urs, les d\u00e9cortiquer et pr\u00e9parer l\u2019invasion. Sauf que cette fois Kurosawa d\u00e9laisse le ludique et le grand spectacle pour remettre l\u2019homme au c\u0153ur de l\u2019histoire, consid\u00e9rant que l\u2019\u00eatre humain est tout aussi \u00e9trange que l\u2019envahisseur, si ce n\u2019est davantage.<\/p>\n
Car l\u2019\u00e9tranger y figure d\u2019abord comme une reproduction basique de l\u2019homme (par son apparence) \u00e0 qui il va manquer les fondements de notre humanit\u00e9 pour lui ressembler pleinement. L\u2019homme n\u2019est pas une machine mais une mati\u00e8re mouvante : les concepts sont finalement insaisissables, bien que fondamentaux. C\u2019est \u00e0 travers nos faiblesses que se noue cette profondeur, critique \u00e0 peine voil\u00e9e de la soci\u00e9t\u00e9 en qu\u00eate de perfection, \u00e0 l\u2019\u00e8re du transhumanisme : l\u2019homme parfait est finalement une imperfection. Le monde ne peut se r\u00e9duire \u00e0 une accumulation de concepts (croissance, ch\u00f4mage, nation\u2026 tout ce que les m\u00e9dias et les voix politiques ressassent pourtant inlassablement) qui \u00e9vacueraient le sens et la profondeur de notre humanit\u00e9, ses replis po\u00e9tiques. Le sentiment le plus insondable restant \u00e9videmment l\u2019amour, telle une fronti\u00e8re infranchissable qui \u00e9chapperait \u00e0 toute forme d\u2019empirisme et d\u2019intellectualisme. \u00ab Car l\u2019on ne voit bien qu\u2019avec le c\u0153ur, l\u2019essentiel \u00e9tant invisible pour les yeux \u00bb pour citer un personnage qui transmet cet enseignement au petit prince de Saint-Exup\u00e9ry.<\/p>\n
La densit\u00e9 philosophique de Invasion est d\u2019autant plus sid\u00e9rante qu\u2019elle \u00e9vite la surcharge, choisit le minimalisme, et le lyrisme. Tr\u00e8s peu d\u2019effets sp\u00e9ciaux num\u00e9riques, encore moins de sc\u00e8nes d\u2019action \u00e9chevel\u00e9es. Une simple pression de doigt sur un front suffit \u00e0 vider les \u00eatres humains de leur conscience. Kurosawa est un orf\u00e8vre. A.M<\/p>\n<\/div>\n<\/div>\n<\/div>\n<\/div>\n\t<\/div>\r\n<\/div>\r\n\r\n\r\n\r\n\n\t\t\t<\/div> \n\t\t<\/div>\n\t<\/div> \n<\/div><\/div>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"
Pourquoi tout le monde change-t-il soudainement de comportement ? Etsuko est-elle la seule \u00e0 se rendre compte que son amie, son patron, son mari ne sont plus tout \u00e0 fait les m\u00eames ? Peu \u00e0 peu, elle r\u00e9alise que si des forces myst\u00e9rieuses sont en train de prendre l\u2019apparence des hommes, elles \u00e9chouent \u00e0 d\u00e9crypter leurs sentiments. Et celui d\u2019Etsuko envers son mari est encore plus \u00e9trange que les autres\u2026\u00a0Quand un grand metteur en sc\u00e8ne Japonais d\u00e9cortique notre humanit\u00e9, cela donne un film fascinant.<\/p>\n","protected":false},"author":4,"featured_media":6340,"comment_status":"closed","ping_status":"closed","sticky":false,"template":"","format":"standard","meta":{"_acf_changed":false,"footnotes":""},"categories":[55,54],"tags":[],"acf":[],"yoast_head":"\n
INVASION - Hanabi<\/title>\n\n\n\n\n\n\n\n\n\n\n\n\n\n\t\n\t\n\t\n\n\n\n\t\n\t\n\t\n