onsen<\/a> perdu dans la montagne dans le but de retrouver Komako, une jeune fille qu’il a connu lors d’un pr\u00e9c\u00e9dent s\u00e9jour. Dans le reflet de la vitre, Shimamura d\u00e9couvre le regard \u00e0 la fois gla\u00e7ant et enflamm\u00e9 de Y\u00f4ko. Elle accompagne avec d\u00e9vouement un jeune homme visiblement malade.<\/p>\n\n\n\nEn arrivant \u00e0 destination, Shimamura d\u00e9couvre que sa flamme est devenue geisha. Ce choix est li\u00e9 \u00e0 Yukio, l’homme malade que Shimamura a entrevu dans le train. Malgr\u00e9 les r\u00e8gles strictes qui r\u00e9gissent la vie des geisha, Komako tombe amoureuse de Shimamura. Bien qu’\u00e9pris de la beaut\u00e9 qui se d\u00e9gage de Komako, le riche dilettante ne restitue pas cet amour avec le m\u00eame abandon.<\/p>\n\n\n\n
Les deux femmes, qui vivent sous le m\u00eame toit, sont secou\u00e9es par des sentiments contrastants l’une envers l’autre et vis-\u00e0-vis de Yukio, dont elles ont, chacune \u00e0 son tour, occup\u00e9 le c\u0153ur. Le r\u00e9sultat est un maillage bien imparfait, d\u00e9chir\u00e9 et d\u00e9chirant.<\/p>\n\n\n\n
La beaut\u00e9, ce tyran<\/h3>\n\n\n\n Utsugi s’accorde quelques libert\u00e9 dans la mise en vue des passions des personnages, certes. Il reste n\u00e9anmoins adoss\u00e9 aux colonnes de la litt\u00e9rature de Kawabata. D’une part, il y a l’harmonieux frottement entre la modernit\u00e9 et la nature. Le progr\u00e8s technologique p\u00e9n\u00e8tre dans la tradition sans la brusquer. En cela, il rappelle les estampes de Kawase Hasui, o\u00f9 l’on peut apercevoir, au d\u00e9tour d’un temple ou d’un pont, une automobile ou un poteau \u00e9lectrique. Chez Kawabata et Utsugi, la lumi\u00e8re \u00e9lectrique, qui se refl\u00e8te dans les fen\u00eatres du train, ne fait que rehausser la flamme froide des yeux de Y\u00f4ko. Le train lui-m\u00eame, t\u00e9moin d’un cheminement technologique qui ne saurait faire marche arri\u00e8re, est un \u00e9l\u00e9ment capital du r\u00e9cit.<\/p>\n\n\n\n
D’autre part, il y a la beaut\u00e9 et son pouvoir d\u00e9vastateur. La contemplation est un acte \u00e0 part enti\u00e8re, un sport de combat. Toujours li\u00e9e \u00e0 la futilit\u00e9, la beaut\u00e9 foudroie les personnages et les pousse loin de la r\u00e9alit\u00e9. La chute du manga en est un parfait exemple : <\/p>\n\n\n\n
\nTout au fond de la nuit, je restai seul. Je levai les yeux. Dans un bruit de soie, la voie lact\u00e9e s’effondra.<\/p>\nPays de neige, pp. 218-219. <\/cite><\/blockquote>\n\n\n\n\u00c0 la fois pop et classique, le Pays de neige<\/em> de Sakuko Utsugi est une excellente mise en bouche d’un grand classique, \u00e0 la fois claire comme un roman et foudroyante comme un ha\u00efku. <\/p>\n\n\n\nEDG<\/em><\/p>\n\n\n\nParution : 2017 \/ 224 pages \/ \u00c9ditions Picquier<\/a> \/ Traduit du japonais par Patrick Honnor\u00e9<\/strong><\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"\u00c9crit entre 1935 et 1947 par le prix Nobel Yasunari Kawabata, \u00ab\u00a0Pays de neige\u00a0\u00bb se transforme en manga gr\u00e2ce \u00e0 Sakuko Utsugi. <\/p>\n","protected":false},"author":4,"featured_media":27611,"comment_status":"closed","ping_status":"closed","sticky":false,"template":"","format":"standard","meta":{"_acf_changed":false,"footnotes":""},"categories":[56,54],"tags":[],"acf":[],"yoast_head":"\n
PAYS DE NEIGE - Hanabi<\/title>\n \n \n \n \n \n \n \n \n \n \n \n \n \n\t \n\t \n\t \n \n \n \n\t \n\t \n\t \n