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Ne coupez pas !, de Shin’ichirô Ueda
avec Takayuki Hamatsu, Yuzuki Akiyama, Harumi Shuhama
En salles le 24 Avril – Japon – 1h36

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Une jeune femme tente de raisonner son amant amoureux-vivant avant que celui-ci ne la croque.

Une équipe sur le tournage d’un film de zombie tente de survivre à une attaque… de zombies.

Un réalisateur de pub se voit offrir la possibilité de réaliser un film d’horreur. Problème, l’oeuvre doit être réalisée en un seul plan séquence et diffusée en direct.

Trois films en un. Comme les poupées russes qu’on dévissent, Ne coupez pas propose une mise en abîme vertigineuse du cinéma, sous couvert de comédie et d’une bonne dose de dérision (et d’hémoglobine). Le film s’ouvre sur un long plan séquence absurde qui emprunte au style found footage sa texture et ses mouvements. On y suit le tournage d’une série Z dans une usine désaffectée où la fiction va rapidement rattraper la réalité et l’équipe périr dans une joyeuse boucherie. Passé la stupeur de ces premières minutes, l’envers du décor nous est alors dévoilé et nous passons derrière la caméra. Aussi absurde que le résultat, se déconstruit devant nos yeux la préparation de ce fameux film.

Réalisé avec un micro-budget, Ne coupez pas est désormais le plus gros succès du cinéma indépendant japonais et réussit à séduire le public hors de ses frontières nippones grâce à son universalité et son humour burlesque. La patience du spectateur lors des trente premières minutes est récompensée par une audacieuse approche du cinéma DIY (Do It Yourself) qui lève le rideau sur les enjeux d’un tournage et de ses acteurs. Ces derniers sont de véritables survivants, prêts à batailler pour que le film se termine. « Action » hurle d’ailleurs sans cesse le personnage du réalisateur dans le film-dans le film, pour donner toujours plus de vitalité, créer la fiction et lui permettre de vivre encore un peu plus longtemps, du moins jusqu’au générique.

Spectateurs, soyez avertis : il est conseillé de ne pas trop en savoir non plus, la surprise en sera d’autant plus forte, les rires aussi. Pour cela, armez-vous de patience et soyez attentif : la première partie du film est un trésor de références et une déclaration d’amour au genre, et vous n’êtes pas à l’abri que la suite vous donne envie de faire du cinéma !

N.S.