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Hospitalite-koji-fukada

Un film de Kôji Fukada

Avec Kenji Yamauchi, Kiki Sugino, etc.

Sortie le 26 mai – 1h36 – Japon

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Au cœur de Tokyo, la famille Kobayashi vit paisiblement de l’imprimerie. Quand un vieil ami de la famille réapparaît, aucun ne réalise à quel point il est en train de s’immiscer progressivement dans leur vie… Jusqu’à prendre leur place. 

Bienvenue chez les Kobayashi

Il y a des moments où l’on ferait mieux de ne pas ouvrir la porte quand on y toque, direz-vous ! A fortiori de nos jours : en plus des énergumènes habituels, il faut désormais éviter les réfractaires aux gestes barrières… Mais la famille Kobayashi est à des années-lumière de cela. Son quotidien semble pris dans les rouages de l’imprimerie qu’elle gère avec prospérité. C’est ainsi que les journées se succèdent comme autant de pages que l’on tourne, imprimées à l’identique, sans bavure… Tout au plus, on évoque la réalité de ces étrangers qui rodent à Tokyo. Mais même celui où vivent les Kobayashi ressemble à une authentique bourgade japonaise, où le temps semble s’être arrêté…

En bonne Madame Bovary qui s’ignore, la jeune épouse Kobayashi est fière de sa maîtrise de l’anglais, qui promet de pimenter demain son quotidien avec un peu d’exotisme, tandis que sa belle-sœur fraîchement divorcée rêve de vivre à l’étranger pour repartir d’un bon pied. Il leur faudra attendre de rencontrer un étranger en chair et en os pour aller au-delà des fantasmes…

Une perruche, un fainéant et une brésilienne

Tout commence quand la perruche de la famille Kobayashi disparaît de sa cage. Pour faire plaisir à la gamine, on placarde des avis de recherche dans la rue tout en sachant que les miracles n’existent pas, et que les oiseaux volent très haut. L’histoire de la perruche devrait s’arrêter là. Sauf qu’un certain Kagawa, fils d’un financier ayant autrefois aidé l’entreprise de feu père Kobayashi, tombe sur l’annonce et se présente… S’il n’a pas d’information particulière sur ladite perruche, il fait vite figure de drôle d’oiseau ! Lui qui se qualifie par fantaisie de « fainéant » ne tarde pas à s’emparer du poste du seul employé de l’imprimerie n’étant pas de la famille.

Invoquant des prétextes dont il est difficile de démêler le vrai du faux, il emménage dans la foulée chez les Kobayashi avec sa femme Annabelle, prof de salsa et brésilienne, qui danse aussi bien qu’elle parle portugais. Vous imaginez… On les croit pétris de bonnes intentions quand le coup d’après, ils remuent le nid de frelons dans la maison ! Les secrets que les membres de la famille Kobayashi prenaient soin de cacher n’auront qu’à bien se tenir… Face à l’impuissante banalité de leur quotidien bourgeois, la rencontre d’une altérité va autant faire office de délivrance que de cauchemar, au gré d’aventures extraconjugales, de chantage rocambolesque et d’invités… qui n’étaient pas invités.

Hospitalité : comédie déjantée ou thriller paranoïaque ?

Hospitalité : comédie déjantée ou thriller paranoïaque ? That is the question ! Jusqu’au bout, Koji Fukada laisse planer le doute avec brio dans cette œuvre plus complexe qu’elle n’y paraît, par la subtilité et l’étrangeté qu’il insuffle. Moralité :  quand on parle de deux choses en disant qu’elles n’ont rien à voir, il y a de fortes chances pour qu’elles aient tout à voir, au contraire ! Et de finir par festoyer ensemble. Alors quelle posture sera la meilleure ? Celle de l’hostilité ou de l’hospitalité ? O. J.