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Du 09/03 au 23/07

Musée Jacquemart-André, Mary Cassatt : une impressionniste américaine à Paris

La rétrospective consacrée à Mary Cassatt au musée Jacquemart-André, nous offre un beau prétexte pour vous faire (re)découvrir les oeuvres les plus japonisantes de cette artiste américaine, repérée par Degas et figure majeure de l’impressionnisme.

La rétrospective consacrée à Mary Cassatt au musée Jacquemart-André, nous offre un beau prétexte pour vous faire (re)découvrir les oeuvres les plus japonisantes de cette artiste américaine, repérée par Degas et figure majeure de l’impressionnisme. Si le propos de l’exposition consiste à nous faire voir Mary Cassatt en “artiste moderne”, le spectateur peinera peut-être à s’en convaincre devant ces nombreuses compositions de mère à l’enfant. Leur ambiance doucereuse, qui n’est pas sans évoquer certaines maternités de Renoir, semble en effet nous parvenir d’un temps révolu. Et nous fait sentir devant elles comme devant une mode vestimentaire ancienne qu’on moque gentiment parce qu’on n’en perçoit plus les ressorts.

 

Ce qu’on voudrait retenir de Mary Cassatt ici, c’est plutôt sa grande maîtrise des techniques de la gravure et sa manière personnelle de s’approprier l’héritage des plus grands maîtres de l’ukiyo-e.

 

En 1890, Cassatt visite l’exposition d’estampes japonaises à l’Ecole des Beaux-Arts avec le critique Philippe Burty. Admiratif des couleurs et de la finesse des contours de ces gravures sur bois, il assure qu’ “aucun européen n’en serait capable”. Mary Cassatt relève alors le défi en adaptant les techniques de la gravure occidentale. Elle réalise l’année d’après dix pointes sèches et aquatintes en couleur, autour de ses thèmes favoris, le quotidien domestique et l’intime féminin, dont La ToiletteJeune femme essayant une robe et Caresse maternelle, La Lettre et Dans l’omnibus. Les couleurs posées en aplat, le goût des petits motifs, la fluidité de la ligne, l’aspect bi-dimensionnel des compositions ou encore la simplification des volumes attestent de ce regard porté par l’artiste vers l’Orient. Certaines attitudes de ses personnages partagent la grâce de celles des femmes à la toilette et des femmes à l’enfant des peintres de l’ukiyo-e. Comme de nombreux artistes européens de son époque, Mary Cassatt collectionnait les estampes japonaises.

Mary Cassatt, Le bain, aquatinte et pointe sèche, 1891

Hitsu Utamaro, Femme baignant un petit garçon, vers 1801

Suzuki Harunobu, Pruniers dans la nuit sans lune, vers 1765

Mary Cassatt, La Toilette, 1890–1891, pointe sèche et aquatinte en couleurs

De cette leçon de dessin donnée par l’art japonais mais aussi par la miniature persane, Mary Cassatt sut si bien tirer les bienfaits, qu’une des ses toiles fit dire en 1892, à un Degas jaloux et décidément peu enclin au féminisme : ”Je ne peux pas croire qu’une femme dessine aussi bien”.